Un juge fédéral américain a ordonné, le mercredi 30 avril, la libération d’un étudiant palestinien ayant participé, à l’université Columbia, aux mouvements de protestations contre la guerre génocidaire israélienne à Gaza et arrêté en pleine démarche de naturalisation mi-avril.
Mohsen Mahdawi, né dans un camp de réfugiés palestiniens en Cisjordanie occupée par ‘Israël’ et titulaire d’une « carte verte » de résident permanent aux Etats-Unis depuis 2015, avait été arrêté le 14 avril par des agents de l’immigration dans un bureau où il était venu passer un entretien en vue de l’acquisition de la citoyenneté américaine.
« Je le dis haut et fort au président Trump et à son gouvernement: je n’ai pas peur de vous », a-t-il lancé mercredi devant un tribunal du Vermont (nord-est), après sa libération ordonnée par la justice dans l’attente d’une décision sur le fond de son dossier.
Cette libération est assortie de conditions de résider au Vermont et de ne se rendre à New York que pour ses études, rencontrer ses avocats, ou sur autorisation expresse du juge.
« Pour quelle raison m’ont-ils arrêté ? Parce que j’ai pris la parole et que j’ai dit non à la guerre, oui à la paix », a-t-il ajouté.
Mohsen Mahdawi, âgé de 34 ans, est le cofondateur d’un groupe d’étudiants palestiniens à l’université new-yorkaise Columbia, avec Mahmoud Khalil, figure de la mobilisation étudiante propalestinienne aux Etats-Unis, que l’administration Trump tente d’expulser depuis son arrestation le 8 mars.
« C’est un premier pas important », commentent dans un communiqué trois élus américains du Vermont, dont le sénateur de gauche Bernie Sanders, « soulagés » de la libération de l’étudiant trentenaire qui « n’aurait jamais dû vivre cette grave injustice ».
« Nous allons poursuivre le combat contre les assauts du président Trump contre l’Etat de droit », qu’ils qualifient d’ « indignes et immoraux », assurent-ils.
Sur une vidéo tournée par un de ses amis le jour de son arrestation, on voit le jeune homme, menotté, faire le V de la victoire tandis que des agents dissimulant leur visage, dont un portant une veste siglée du ministère de la Sécurité intérieure, le mènent vers un véhicule.
Un autre juge fédéral avait décidé dès le 14 avril que Mohsen Mahdawi ne pourrait être expulsé du territoire américain ni conduit hors de l’Etat jusqu’à nouvel ordre – ce qui est arrivé à d’autres étudiants étrangers arrêtés.
Donald Trump s’en prend durement aux universités américaines, Columbia et Harvard en tête, les accusant d’avoir laissé prospérer « l’antisémitisme » sur leurs campus pendant la mobilisation étudiante contre la guerre génocidaire israélienne à Gaza lancée le 7 octobre 2023.
Et, comme Mahmoud Khalil et Mohsen Mahdawi, d’autres étudiants étrangers qui ont participé aux manifestations contre la guerre israélienne à Gaza ont été arrêtés et visés par des procédures d’expulsion par les autorités américaines.